École secondaire Mont-Royal

Quand Gwendolyn Anne Castillo s’est avancée sur scène pour débiter son slam traitant de son autisme et de l’intimidation qu’elle a subie, tout le monde s’est tu. Le projet poésie intitulé ‘’La voix du silence’’ mis en place par l’enseignante de français, Florette Doungué, venait de prendre tout son sens. Retour sur une incursion intimiste dans l’univers des mots. «Les ados ont toujours quelque chose à dire.

Ils ont l’impression qu’on ne les écoute pas, qu’on ne prend pas assez en compte leurs opinions, leurs sentiments. Résultat : ils refoulent beaucoup de choses», explique Florette Doungué qui croit au caractère thérapeutique de l’écriture. C’est un peu dans cet optique qu’elle a décidé d’initier ses élèves de 4e secondaire au slam. Un art oratoire exempt de contrainte, ou presque, qui laisse véritablement place à la créativité et la liberté d’expression. C’est avec réticence que les élèves ont d’abord accueilli le projet. «La poésie ce n’est jamais leur texte favori. Ils ont l’impression que ça va être difficile.

Il a donc fallu démystifier tout ça et quand ils ont compris ce qu’était le slam là ils ont embarqué et à la fin ils en redemandaient», explique l’enseignante. Ils ont donc produit un texte, d’une durée maximale de 3 minutes, à partir du thème de leur choix et l’ont présenté devant leur classe. Florette Doungué a ensuite choisi une vingtaine d’élèves pour une finale devant un jury de l’école. John Patrick Dela Rosa est l’un d’entre eux. Son texte sur le sourire était en fait un éloge caché à une fille. Ce qu’il a préféré du projet : « le fait de slammer devant tout le monde et la liberté qu’offre le slam. Contrairement aux autres textes, ce n’était pas un devoir pour moi j’aimais vraiment ça», confie-t-il avec, justement, un grand sourire aux lèvres.

Soraya Elbekkali, rédactrice web pour la CSMB

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